Arica et le parc national Lauca
Bienvenue à Arica, une des capitales mondiales du surf. Nous nous attendons à croiser de beaux surfeurs californiens blonds et musclés à tous les coins de rues et à trouver une ville à l'ambiance cool et branchée. Et bien non ! Ce n'est pas la saison, ici c'est l'hiver. Il fait très gris, limite froid et en plus nous arrivons un dimanche midi. La ville est morte, tout est fermé. Il règne une ambiance de station balnéaire en basse saison, si vous voyez ce que je veux dire.
Nous cherchons désespérément un endroit où nous restaurer : il n'y a pratiquement rien d'ouvert. Ce petit tour nous permet de visiter rapidement le centre ville mais seule une église construite par Eiffel à Paris et envoyée ici semble mériter un peu d'attention. Arica, c'est nul, surtout le dimanche et encore plus lorsque le jour d'après, nous l'apprenons rapidement, est férié.
Nous apprécierons juste un joli coucher de soleil le long de la jetée quelques heures plus tard. La ville ne donne pas directement sur les plages mais la vue du port n'est pas désagréable. Ca change des montagnes.
Enfin, de toute façon nous ne nous sommes pas arrêtés ici pour Arica mais pour le parc national Lauca situé un peu plus à l'est. Nous passons la journée du lundi 16 juillet à nous organiser pour notre excursion (acheter des tickets de bus, faire des courses pour nos futures randos...) et à mettre de l'ordre dans nos affaires (refaire une nouvelle fois les sacs, ajouter un message sur le blog, envoyer des mails...). Et nous avons la confirmation d'une très bonne nouvelle : nous allons avoir de la visite. Nous allons retrouver notre copine Marianne, qui passe une quinzaine de jours entre Argentine et Chili, à San Pedro de Atacama, un peu plus au sud, en fin de semaine. Excellent !
Tôt le mardi matin, nous prenons un bus pour un village appelé Putre, situé aux portes du parc Lauca. En trois heures de trajet nous passons du niveau de la mer à 3500 m d'altitude. Putre est une bonne étape à la fois pour organiser la suite de ses déplacements et pour s'acclimater à l'altitude. La majeure partie du parc Lauca se trouve en effet aux alentours de 4300 m d'altitude. Cela fait maintenant une semaine que nous sommes descendus des montagnes péruviennes et que nous sommes au niveau de la mer. Nous préférons donc remonter en douceur pour éviter le mal des montagnes.
Une fois choisie l'agence qui nous amènera faire un tour dans le parc le lendemain et après un petit pique-nique sur la place du village, rien ne vaut une petite sieste au soleil. Nous nous sommes levés tôt ce matin !
Et nous nous levons de nouveau tôt le lendemain pour partir à la découverte du parc Lauca. Nous partons en mini-bus avec deux Allemands et un guide pour rejoindre des endroits d'où nous effectuerons de petites marches. Il fait très froid ce matin, même plus qu'au Pérou pendant notre trek. Le soleil mettra du temps à réchauffer l'atmosphère. Cependant rien ne vaut la lumière du matin pour voir de beaux paysages de montagnes.
Nous pouvons voir que le Chili est plus riche que ses voisins à l'état de la route. Même dans un endroit si excentré, elle est parfaite.
Ce parc est moins connu et moins fréquenté que d'autres du pays mais il est vraiment superbe. Les panoramas sur les montagnes et les volcans alentours sont magnifiques et très bien mis en valeur par les différents lacs et les couleurs de la végétation.
En plus, de nombreux animaux, sauvages ou non, vivent ici et sont très faciles à voir comme les viscachas (espèce de petit lapin de la première photo), les différentes sortes de "camélidés andins" comme on dit (vigognes, lamas, alpagas) ou les nombreux oiseaux dont nous n'avons pas retenu les noms.
Nous en prenons une fois de plus plein les yeux. L'Amérique du sud est vraiment incroyable pour qui aime la nature.
Nous quitterons nos partenaires d'excursion un peu avant la fin car nous nous faisons déposer au milieu du parc dans un village appelé Parinacota comme ce volcan au cône parfait que l'on peut voir sur les photos. Seulement six familles habitent ici, à 4300 m d'altitude, et encore les jeunes sont partis travailler ailleurs. Les groupes de touristes qui visitent le parc s'arrêtent dans le village pour prendre en photo la très belle église du 17ème siècle et acheter quelques souvenirs puis repartent vers Putre. Nous prenons nous aussi l'église en photo.
Mais nous restons dormir sur place. La chambre est bien sûr assez sommaire et il n'y aura pas de douche ce soir. Cependant nous sommes les seuls gringos des environs, ce qui est toujours agréable en pleine saison touristique, et nous voulons faire une randonnée qui part de Parinacota le lendemain. Le but est de monter au sommet du cerro Guane Guane, 5097 m, la montagne que l'on peut voir derrière l'église de Parinacota sur la photo.
Le jeudi 19 au matin, nous nous mettons donc en route pour cette journée de marche. L'eau des petits lacs est encore en partie gelée mais le soleil brille.
L'objectif est droit devant nous, on ne peut pas le manquer même s'il n'y a pas vraiment de sentier pour y arriver. Nous sommes obligés de faire quelques détours pour traverser une ou deux rivières mais finalement nous atteignons le pied de la montée proprement dite. Ce n'est pas une partie de plaisir car le sol est sablonneux pendant une bonne partie de l'ascension puis sur la fin nous marchons dans une sorte de pierrier : un pas en avant et on glisse de deux pas en arrière. Florence garde le sourire mais il nous faudra quand même faire la pause déjeuner avant le sommet.
Heureusement, le cadre en vaut la peine. Pendant presque toute l'ascension nous pouvons voir les volcans Parinacota (6350 m) et Pomerape (6280 m) ainsi que les lacs où nous étions hier : quelle classe !
Finalement, en début d'après-midi, victoire, nous arrivons au sommet. La vue sur la région est imprenable, nous ne regrettons pas nos efforts.
Après quelques photos-souvenirs nous attaquons la descente. C'est un jeu d'enfant comparé à la montée, il suffit de se laisser glisser... Vers 17h nous sommes de retour à Parinacota pour profiter des derniers rayons du soleil en savourant un petit thé au stand de la vieille dame qui nous prépare les repas. Quel bonheur et quelle belle journée !
Nous passons une deuxième nuit sur place avant de marcher jusqu'à la route pour arrêter au passage un bus venant de Bolivie et descendre jusqu'à Arica pour retrouver sa grisaille. Vivement le prochain parc à la montagne !
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